Méthodologie, premiers résultats et perspectives d’inventaires

De quoi parle-t-on lorsque l’on évoque le mot ‘tourbières’ ? Quelles en sont les définitions scientifiques et celles propres à chaque gestionnaire ? Un premier Groupe de travail du Programme régional d'actions en faveur des tourbières (PRAT), en mai 2017, a permis de répondre à ces questions de façon consensuelle. Il a été décidé de considérer les tourbières en tant que véritables écosystèmes, composés par une diversité d’entités naturelles. Allant des microphorbiaies aux tourbières euro-sibériennes, en passant par les forêts marécageuses, roselières, prairies marécageuses, bas-marais, etc., chaque entité est à prendre en compte sous son angle botanique ET pédologique.

Une fois l’objet défini, le second travail – et pas des moindres – a consisté en la pré-localisation des tourbières à l’échelle de la région. D’un point de vue méthodologique, les données ont été recueillies auprès de nombreux acteurs partenaires. Elles concernent les Sites d’importance communautaire (SIC, sites Natura 2000), l’inventaire pédologique de l’École des Mines réalisé en 1949, la carte pédologique communale de Mayenne, l’inventaire Zones humides (Forum des Marais Atlantiques) ou encore les données Znieff. Il s’agit de données de terrain, rassemblant plus de 106 000 entités, avant filtrage.

Produites à différentes périodes et échelles, selon différents protocoles, et par différents acteurs, les données collectées sont très hétérogènes : ce qui constitue la principale difficulté de leur regroupement. Grâce à l’expertise de Pierre Goubet et Alexandre Poiraud, cette hétérogénéité a pu être dépassée par l’utilisation d’un dénominateur commun : le code Corine Biotopes*.

Les premiers résultats mettent en évidence la richesse des données existantes, présentant pour un bon nombre d’entre elles, une très forte probabilité de présence de tourbière(s) dans la région.

Toutefois, des zones de vide subsistent et certaines données sont très obsolètes. Cette pré-localisation permet ainsi de prioriser un effort de validation des résultats plutôt que de prospection (qui pourra avoir lieu ultérieurement). Pour ce faire, seront engagés en 2018 des inventaires menés sur différents grands secteurs éco-hydro-géomorphologiques. Ces inventaires seront menés à travers une approche novatrice, qui vous sera détaillée dans la prochaine Lettre d'information. En attendant : action, ça tourbe !

* Le code Corine Biotopes est un référentiel hiérarchisé européen qui propose une classification des habitats naturels et semi-naturels présents sur le sol européen.

Pour toute demande d’information complémentaire : Solène Sacré, CEN Pays de la Loire – 02 28 20 51 65